L’arrivée dans un nouveau milieu
Une espèce introduite ne devient envahissante qu’à la faveur d’une combinaison de facteurs écologiques (Pimentel et al., 2000). Par exemple, l’introduction d’une espèce mais pas de son prédateur naturel peut favoriser sa prolifération. On peut également assister au développement de nouvelles associations entre l’espèce introduite et les espèces locales. De plus, les habitats artificiels ou perturbés peuvent constituer des écosystèmes favorables aux espèces exogènes. Enfin, l’espèce introduite peut posséder des capacités d’adaptation et de prolifération très élevées favorisant son expansion.
Impacts directs
Une fois qu’une espèce introduite prolifère dans son nouveau milieu, elle entre naturellement en compétition avec les espèces locales. Si la compétition joue en défaveur de l’espèce introduite, on ne parlera pas d’espèce envahissante. Mais si l’espèce introduite exerce une prédation sur la faune ou la flore locale, elle a de fortes chances de déstabiliser un écosystème établi.
On assiste donc à un impact direct des insectes envahissants sur les écosystèmes locaux, par leur prédation (par exemple, quand elles sont importées, les fourmis Solonepsis invicta sont très agressives envers les autres espèces de fourmis locales) qui pousse les espèces locales à fuir ou les supprime. Les espèces envahissantes peuvent également s’hybrider avec les espèces indigènes, diminuant leur diversité génétique, ce qui peut constituer une menace pour certaines espèces rares ou vulnérables.
Impacts indirects
Les espèces nouvelles peuvent utiliser les ressources du milieu (nourriture, abris, sites de reproduction…) dans lequel elles s’établissent et ainsi réduire voire empêcher leur accès aux espèces locales, qui s’en trouvent défavorisées.
L’arrivée d’espèces s’accompagne également de leur parasites, pour lesquels elles sont souvent résistantes ; mais les espèces locales n’ayant pas coévolué avec les maladies exogènes, elles n’ont pas pu acquérir de défense contre celles-ci.
Enfin, les dégâts peuvent toucher les services écosystémiques comme la pollinisation (prenons l’exemple du frelon asiatique qui réduit les communautés d’abeilles et entraîne indirectement une diminution du taux de pollinisation), la production d’oxygène (le dendroctone du pin ou l’agrile du frêne qui détruisent les arbres capteurs de dioxyde de carbone), ou plus simplement la valeur paysagère des milieux, ainsi que les coûts provoqués par les mesures de prévention et de traitement.
Les espèces exotiques envahissantes peuvent altérer la composition des écosystèmes naturels, nuire à leur composition et compromettre leur fonctionnement durable.
Le véritable défi à relever est de prévenir les dégâts futurs des espèces invasives sur les écosystèmes naturels et artificiels ; surtout en raison de la croissance rapide de la population humaine et de ses déplacements mondiaux. En effet, on a observé que les insectes étaient principalement importés involontairement (dans les caisses de transport, le ballast, etc.) tandis que les autres espèces qui s’avèrent envahissantes (plantes, animaux domestiques, d’élevage…) sont plutôt importées volontairement par les humains (Pimentel et al., 2000), et donc plus faciles à localiser.
Sources
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/biodiversite/especes-exotiques-envahissantes/index.asp
Economic and environmental threats of alien plant, animal, and microbe invasions, Pimentel et al., 2000