Voir nos retours de presse

Les menaces actuelles ont accéléré le taux d’extinction. En général, des modifications diverses comme la destruction de l’habitat, la surexploitation, le changement climatique et les invasions concourent à l’augmentation des risques d’extinction d’espèces. Mais ces perturbations globales ne sont jamais évaluées ensemble, entraînant des estimations incorrectes. La recherche de C. Bellard, C. Leclerc et F. Courchamp de l’Université Paris-Sud est une première tentative d’évaluation des risques cumulés du changement climatique sur la biodiversité future à large échelle.

En prenant les États-Unis comme modèle, ils ont montré que les zones susceptibles d’être exposées à ces perturbations futures coincident avec la localisation des espèces endémiques vulnérables. Cette analyse fournit un moyen d’identification des régions où implanter des mesures de conservation et des programmes de suivi.

L’équipe a réuni quatre principaux facteurs de perte de biodiversité : le changement climatique, l’augmentation du niveau de la mer, les invasions biologiques et la perte d’habitat. Ces facteurs ont été modélisés sur 196 espèces endémiques des États-Unis.

L’étude de ces quatre facteurs leur permet de prédire que les zones subissant les impacts cumulés les plus importants pour les amphibiens, les oiseaux, les mammifères et les reptiles seront concentrées dans la partie est des États-Unis autour des années 2050 et 2080.

La plupart des études sur les effets des changements globaux se concentrent sur une seule menace, mais les risques nombreux exacerbent les risques d’extinction des espèces. Les données scientifiques actuelles sur l’estimation géographique des risques sont rares ; et il est difficile d’estimer l’intensité de leur impact sur la biodiversité lorsqu’on les additionne.

Pour l’équipe, le changement climatique, les schémas d’utilisation du territoire et les invasions auront un impact cumulé sur la biodiversité, car ces menaces diverses ont souvent lieu simultanément. Toutefois, on en sait trop peu sur l’effet d’interraction de ces mencaces, c’est pourquoi quantifier l’ampleur de cette synergie devrait devenir une priorité.

«Les études sur les effets d’une seule menace concluent que de nombreuses espèces sont touchées. En les additionnant toutes, l’avenir s’avère encore pire pour la biodiversité. De plus en plus d’espèces se trouvent affectées par l’un ou l’autre de ces facteurs, et parfois par plusieurs ensemble», explique Franck Courchamp, chef de projet de l’étude.

Informations supplémentaires :

Ce travail a été effectué au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

Source:

C. Bellard, C. Leclerc & F. Courchamp. Combined impacts of global changes on biodiversity across the USA. Sci. Rep. 5, 11828; doi: 10.1038/srep11828 . http://www.nature.com/articles/srep11828